... décade la traditionnelle sortie annuelle de la FMV est programmée avec le Moto Camp. Cette année une bonne cinquantaine de membres ont pris la route de l’Espagne pour se rendre à Alcaniz. A la clef, une fantastique victoire inter-club s’est dessinée avec en plus une magnifique troisième place de François Cid dans le championnat de karting. Comme le veut la tradition, le voyage aller est toujours plein de surprises et une superbe balade a été organisée par Paul-Henri et Bichon. Des surprises pleins les yeux, le soleil dans les bagages, tout était ainsi réuni pour que 2008 soit une réussite à l’instar des autres années.
Le samedi matin à 7h00 déjà, le rendez-vous d’une bonne partie des participants était fixé à Martigny, d’autres avaient fait un autre choix. Tout le monde avait mis les pendules sur la bonne-humeur. Après les dernières infos et un rappel sur la prudence les motards prennent la route par groupes avec le parcours que chaque guide a préparé. La caravane des motards valaisans prend alors la direction des cols français pour ensuite enchaîner directement sur la Vallée du Rhône et poursuivre par Puy-en-Velay et l’Ardèche. Les paysages sont d’une beauté telle qu’il fait bon se balader sur des routes inconnues avec de petits cols pas forcément faciles à négocier car la descente dans les pittoresques gorges du Tarn nous conduisent à nouveau sur un col avant de redescendre dans la Jonte pour prendre nos quartiers à Meyrueis. L’hôtelier est sympa car nous nous trouvons dans un Relais Motard. C’est vers 22h30 qu’arrivent les derniers avec notre ami Pitsch en tête. Malheureusement c’est aussi là que nous apprenons que notre ami Bichon ne sera pas des nôtres, chacun a une pensée pour notre « GO ».
Le dimanche, après un sommeil et un petit-déjeuner réparateur, tous les groupes reprennent la route par les spectaculaires gorges de la Jonte et arriver ensuite sous l’imposant viaduc de Milliau. Par la suite chaque équipe prend une direction différente, certains penchent sur les cassoulets de Carcassonne au pied du Château mythique alors que d’autres flânent pas monts et vaux pour se retrouver en soirée à la Flamme Rouge de Saint-Girons qui est le fief de l’ancien coureur cycliste Frédéric Mocassin. Peu de participants ont eu le courage de se tremper dans l’eau très fraiche de la piscine, le champion du jour était Michaël qui a osé s’y précipiter, Paul-Henri a tout juste fait un aller et retour.
Lourdes sera le pèlerinage du jour suivant, cependant à nouveau les groupes se séparent pour différents horizons, l’équipe à Pitsch qui aime les cols se rend pour un échange de pneu à Andorre véritable ville transformée en un immense supermarché, heureusement que nous sommes dans les Pyrénées et que les paysages qui entourent sont majestueux. Les genevois s’en vont en Californie, en fait c’est la Catalogne qui a effectivement tendance à y ressembler. Les autres s’éparpillent sur les petits ou grands cols dont le Tourmalet haut lieu du tour de France. Pour nous l’option après les premiers cols est prise pour la visite du gouffre d’Esparros qui est un site absolument merveilleux avec les stalactites et aspérités souterraines hautes en couleurs et formes, on se retrouve même au beau milieu d’orgues imaginaires. La vallée qui se trouve à ses côtés est visitée dans les moindres recoins. Nous nous retrouvons à midi dans un petit restaurant où quatre générations de dames sont à votre service même l’arrière grand-mère s’est fortement intéressée à notre moto. Elle était époustouflée de rencontrer des petits suisses dans son jardin alors qu’elle nous avoue n’avoir jamais de sa longue vie (91 ans) quitté sa belle vallée. Repas vraiment du terroir et l’ambiance avec, une riche expérience. Après avoir pris nos quartiers, une visite de la ville s’impose et surtout du site de la grotte qui apporte un peu d’espoir aux personnes malades ou handicapées. Beaucoup de dignité et nous côtoyons des gens pacifiques qui viennent se recueillir avec simplicité. Je n’avais jamais mis les pieds à Lourdes, je ne m’étais jamais imaginé voir tant de monde qui venait de l’Europe entière. Le site est envoutant car vous avez l’impression que vous êtes dans un autre monde, un monde de tolérance et de respect.
Le mardi matin, tous les motards reprennent la route, la grande partie part en direction de Pampelune en passant par-dessus la chaîne de montagne des Pyrénées atlantiques. Nous choisirons de passer par la Vallée d’Aspes puis franchir le col de Somport et faire un arrêt à Canfranc-Estacion. Ferrovipathes que nous sommes, nous avions lu l’histoire de la ligne de chemin de fer qui passe par là dont la SNCF a laissé au rancard au profit des camions qui laissent un sentiment catastrophique aux habitants de la région. Nous visitons la gare espagnole laissée à l’abandon, ce bâtiment majestueux bien plus grand que la gare de Lausanne est actuellement en réfection. Des fresques magnifiques ornent les plafonds, la bâtisse sera sauvée au profit d’un hôtel de luxe. La descente en direction de Jaca est spectaculaire et nous croisons Pitsch et son équipe qui font le parcours dans le sens inverse. Plus tard, nous croisons les Golds avec notre Paul-henri en tête, puis après un arrêt casse-croûte nous traversons un désert sans fin. C’est un peu la désolation, on se croirait au Mexique ou en Tunisie ! Nous cherchons en vain un endroit pour passer la nuit, pas une goûte d’eau à se mettre dans le gosier, pas une goûte d’essence, rien que des villages aux volets fermés. L’heure de la siesta est de mise ou alors les habitants sont partis ? Pour finir nous décidons de nous rendre directement à Alcaniz.
Le lendemain, nous nous rendons au Moto Camp pour accueillir nos amis valaisans qui arrivent par petites équipes. Si la réception des espagnols est chaleureuse, beaucoup se demandent comment nous allons planter les tentes car c’est toujours le désert. Pour finir, le délicieux repas du soir remet les pendules à l’heure et chacun commence à apprécier la bonne volonté des organisateurs qui ont mis du cœur à recevoir les motocampeurs dans un esprit convivial, les jours suivants nous l’ont d’ailleurs démontrés. Le spectacle de la soirée d’ouverture nous fait découvrir le folklore local où les sociétés de la région se sont mises en quatre pour nous faire découvrir leurs danses. Une bien bonne chose que de nous montrer leur culture.
Après un copieux petit-déjeuner, une balade est organisée où nous avons pu découvrir de belles routes avec des paysages moins hostiles que plus au nord, les oliviers sont alignés dans la règle. Nous arrivons dans un village où les habitants sont impressionnés de voir plus de 250 motos déambuler dans ses petites rues. Le matin est réservé à la visite d’un château médiéval. Ensuite nous nous rendons à la piscine. Cette manne est bienvenue avec les quarante degrés qu’il fait. Une paella géante vient récompenser nos papilles et ce dans la halle de gymnastique à l’abri du soleil. Chacun peut ensuite rentrer à sa guise au camp. La soirée débute par l’apéro organisé par Paul-Henri, René et Gérard pour ensuite prendre un repas du soir ma foi délicieux. A nouveau un spectacle copieux réjoui les participants.
Pour le dernier jour, Carlos et ses amis ont invités les motards à se mettre dans la barquette d’un karting en organisant des éliminatoires pour terminer par un championnat très disputé. Plusieurs valaisans et suisses ont pris place dans ces engins souvent avec talent. Il faut dire qu’un superbe circuit a été construit. Juste à côté un circuit pour le super motard et le MotoCross est déjà opérationnel alors qu’une piste pour les voitures et motos est en pleine construction, le travail est exécuté jour et nuit. Pour nos pilotes valaisans, la course a été couronnée par une magnifique 3ème place de François Cid. Vers 17h00, la traditionnelle parade des nations nous emmène à travers la campagne pour finir sur la très belle place centrale d’Alcaniz. Nos hôtes avaient bien fait les choses, chaque nation défilait devant la population pour ensuite être présentée avec l’hymne national. Notre délégation a fait une bien belle impression car nous avons eu droit à une ovation. De retour au camp, un repas de gala absolument très bien réussi nous a été servi avec le champagne, ensuite ce fut la distribution des prix à laquelle la FMV a eu l’honneur de remporter le classement inter-club en même temps que club suisse le plus nombreux. Par nation, La France et la Grande-Bretagne ont été honorées. Même si le camping laissait des traces grimaçantes le premier jour, les participants ont fait une standing ovation méritée aux organisateurs qui ont mis sur pied un moto camp de qualité avec des délicieux repas qui étaient copieux (entrée, plat et dessert, s’il vous plaît). Une bien belle cuvée, bravo aux membres de la Pena de Tamarite et merci Carlos et tes amis.
Jean-Bernard Egger